Crave
13 - 17 JUIN 2023 ————— Théâtre les 2 Mondes
Rôle : Set designer & prop maker I Scénographe et accessoiriste
Mise en scène I Faiza Maskhouni
Texte I Sarah Kane
Traduction et dramaturgie I JC Beaulé
Avec I Billy Thiffault Lavoie, Antoine Verstraelen, Kinga Sabela et Florence Frappier
Assistance à la mise en scène et régie I Samuel Tétreault
Scénographie et accessoires I Félix Cadotte et Lauriane Cuello
Conception lumière I Laura Dominguez et Nicolas Jalbert
Costumes I Maëlle Chastanet
Conception sonore I Marie-Lü Charron-Poggioli
Conception vidéo I Maxime Côté
Conception des affiches et de la vidéo promotionnelle | Jacob Mahfoud
Coordinatrice à l'intimité | Mia Lafrance-Cloutier
Soutient aux conceptions et aide en atelier | Etelle Brabant
Encadrement artistique | Louis-Karl Tremblay
Direction technique I Nicolas Jalbert
Direction de production I Samantha Moulun
Crédit photo I Patrice Tremblay
Présentée pour la première fois en 1998, la pièce Crave, de Sarah Kane, est une œuvre à forte charge poétique et porteuse d’une grande violence. Avec ses nombreuses ouvertures de sens et sa quasi-absence d’indications scéniques, elle constitue un défi de création considérable.
En effet, bien que Crave fasse écho aux thèmes récurrents de la dramaturgie de Kane, elle diffère par sa structure éclatée. On y retrouve quatre entités – soit A, B, C et M – donnant naissance à une série d’énonciations chorales dans un lieu indéterminé et une temporalité inconnue ; le drame est opaque. Il est cependant possible de rapiécer les tendances de la dramaturgie, de manière à identifier des points de repère dans celle-ci, tels que le penchant de certains personnages pour la désintégration et l’autodestruction, ou encore pour une quête d’amour et d’équilibre idéalisée dont la seule issue semble être la mort.
Faiza Maskhouni propose une mise en scène singulière de la pièce ; en choisissant de représenter l’histoire de deux couples comme un désenchantement, elle cherche à exacerber les violences découlant d’une vision binaire et hétéronormée de l’amour pour en dénoncer les mécanismes. La proposition scénique se déploie à l’image du monde, avec ses sombres actualités sur les violences conjugales, sexuelles et psychologiques, et est épousée par des conceptions élaborées de costumes et de décors qui accordent une importance particulière à la reconstruction historique du drame imaginé ici. J. C. Beaulé signe la traduction en adaptant la langue au contexte québécois.